Blogue de l’Événement Carrières

Comment mieux intégrer
les immigrants qui souhaitent
pratiquer le génie au Québec?

Article invité

L’Ordre des ingénieurs du Québec occupe déjà une position de leader en matière d’intégration des professionnels formés à l’étranger dans le domaine du génie et des sciences appliquées (PFÉ). Malgré cela, nous sommes conscients que nous pouvons faire encore mieux.

Un nouveau règlement encadrant le processus d’admission des professionnels formés à l’étranger (PFÉ) entrera donc en vigueur dès demain à l’Ordre des ingénieurs du Québec. Ces nouvelles règles auront pour effet de faciliter le parcours des PFÉ qui désirent pratiquer le génie au Québec. Leur admission se fera en maintenant notre rigueur habituelle dans l’évaluation des dossiers pour s’assurer de délivrer des permis à des professionnels détenant toutes les compétences requises pour assurer la protection du public dans le cadre de leurs fonctions.

Un nouveau règlement pour faciliter l’admission des PFÉ

Selon le pays où le professionnel a été formé, il y a deux voies d’accès pour pratiquer le génie au Québec.

  1. Avec accords de reconnaissance mutuelle de diplômes
  2. Sans accord de reconnaissance mutuelle de diplômes

C’est principalement pour cette deuxième catégorie de PFÉ que le nouveau règlement va s’avérer facilitant.

Le règlement permettra une approche plus personnalisée de l’évaluation des demandes d’équivalence. Auparavant, l’étude des dossiers sans accord de reconnaissance se basait uniquement sur les diplômes et la formation obtenus. Avec la nouvelle réglementation, non seulement l’analyse va prendre en compte les diplômes et la formation obtenus, mais elle va aussi considérer l’expérience de travail des candidats.

Une autre différence importante entre l’ancien et le nouveau règlement porte sur les moyens mis à la disposition des candidats à la profession, lorsque, suite à l’étude du dossier, des lacunes sont observées.

Avec l’ancien règlement, les candidats pouvaient se voir prescrire jusqu’à 11 examens visant à tester et compléter leurs connaissances, ce qui pouvait s’avérer une étape exigeante nécessitant un certain retour aux études. Avec le nouveau règlement, les lacunes pourront être comblées de différentes façons, notamment en suivant un cours universitaire ou en participant à un projet supervisé.

Ce nouveau règlement a été élaboré en se basant sur les meilleures pratiques des associations canadiennes d’ingénieurs.

Avant la mise en vigueur du nouveau règlement, il est vrai que le processus pouvait être long pour certains PFÉ, ce qui occasionnait un taux important d’abandon. J’espère sincèrement que les modalités de ce nouveau règlement aideront les immigrants qui souhaitent pratiquer le génie au Québec à poursuivre leur cheminement, qui peut parfois s’avérer difficile.

Selon les statistiques dont nous disposons, nous espérons au cours des prochaines années :

  • augmenter le taux d’obtention du permis chez les PFÉ de 58 % à 75 % ;
  • réduire le délai moyen d’accession à la profession de 16 mois à 8 mois.

Le mandat de l’Ordre, c’est d’assurer la protection du public

Bien que nous ayons revu notre règlement pour faciliter l’accès des PFÉ à la profession, l’intégration au travail d’un professionnel formé à l’étranger n’est pas du ressort de l’Ordre, car ce n’est pas sa mission. Le mandat premier d’un Ordre est d’assurer la protection du public. Le seul fait d’obtenir son permis de pratique en génie au Québec ne garantit pas qu’un PFÉ accède avec succès au marché de l’emploi.

Certains organismes externes ont déjà mis en place des activités de recherche et d’aide à l’emploi pour les ingénieurs formés à l’étranger.

Nous pouvons rassurer les employeurs sur la validité des mécanismes en place pour valider les compétences des professionnels formés à l’étranger.